Le 25 juillet 1799, Bonaparte vainc les Ottomans lors d'une nouvelle bataille à Aboukir après que ceux-ci aient débarqué avec l'assistance des Britanniques dans le port quelques jours auparavant. Malgré ce succès, la campagne d'Égypte piétine et Bonaparte, bien au fait des intrigues qui se jouent au même moment au Directoire, quitte discrètement l'Égypte le 23 août 1799 avec un groupe réduit de savants et généraux, et arrive en France le 9 octobre 1799.
La campagne d'Égypte ainsi que l'établissement par la France d'autres républiques satellites en Suisse et en Italie en 1798 ont incité des États tels la Russie, l'Autriche et le royaume de Sicile à se joindre à la Grande-Bretagne et l'Empire ottoman pour former une deuxième coalition contre la France. L'armée française réussit à repousser les assauts des alliés en Suisse mais subit une série de défaites en Italie de sorte qu'il ne reste presque plus rien des territoires conquis par Bonaparte en 1796 et 1797.
Régime usé, impopulaire et miné par la corruption, le Directoire tire à sa fin au début de novembre 1799. Siéyes, Directeur depuis quelques mois, prépare un coup d'État dans le but de concrétiser le projet de constitution qu'il carresse depuis longtemps. Il s'assure de la collaboration de plusieurs participants comme Roger Ducos, également Directeur, Talleyrand et Bonaparte.
Connu comme le coup d'État du 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799) en raison de la date, la séquence d'événements commence par le déplacement des Conseils à Saint-Cloud, sous la supervision de Bonaparte et de ses troupes, afin d'éviter que la population de Paris, où les assemblées se tiennent habituellement, puisse intervenir et compromettre le succès de l'entreprise. La suite durant la même journée consiste à s'assurer que les Directeurs ne puissent plus avoir de pouvoirs. Siéyes et Ducos remettent ainsi leur démission comme prévu selon le plan. Au départ récalcitrant, Barras les imite un peu plus tard après avoir été convaincu par Talleyrand. Les deux autres Directeurs, Louis Gohier et Jean-François Moulin, qui refusent de se retirer, sont placés en garde à vue.
Le lendemain, Bonaparte et un groupe de cavaliers se présentent au château de Saint-Cloud pour intervenir lors des séances des Conseils qui doivent avoir lieu cette journée-là. Celles-ci prennent beaucoup de retard et Bonaparte, impatient, fait une première apparition dans la salle où siège le Conseil des Anciens et prononce un discours plutôt incohérent qui reçoit un accueil mitigé. Il se rend ensuite à l'orangerie du château où se trouve le Conseil des Cinq-Cents. L'assemblée se déroule déjà dans un climat houleux et Bonaparte s'attire par sa présence plusieurs réactions hostiles; certains députés réclament sa mise hors la loi et lui font des menaces.
La situation le force à quitter l'endroit et à sortir à l'extérieur. La confusion s'installe alors, autant parmi les Conseils que chez Bonaparte, ses troupes et les autres organisateurs du coup d'État. La possibilité d'un échec est réelle mais Napoléon Bonaparte, avec l'aide de son frère Lucien, qui est député et président d'assemblée, et du général Joachim Murat, son futur beau-frère, fait finalement investir l'orangerie pour intimider et expulser les députés.
Plus tard la même journée, les échanges du Conseil des Cinq-Cents reprennent, mais seulement avec les députés favorables à Bonaparte. Ces derniers approuvent alors l'intervention militaire et conviennent avec le Conseil des Anciens de laisser la place à une nouvelle commission temporaire dirigée par Bonaparte, Sieyès et Ducos, nommés consuls, qui assumera le pouvoir en prévision de l'instauration du Consulat. Le coup d'État du 18 brumaire an VIII est considéré comme l'événement ayant mis fin à la Révolution française.