Frère aîné de Napoléon. Lorsque son père part pour la France en 1178, il est emmené avec son frère pour y suivre son éducation. Après avoir été formé au collège d'Autun en vue d'une carrière écclésiastique, à laquelle il renoncera finalement contre l'avis de son père, il  étudiera le droit à l'université de Pise. Il devient avocat en 1788 et s'établit à Ajaccio. Lorsque la Corse devient un département français en 1790, il prend part à la politique locale en étant président du district d'Ajaccio, puis membre du directoire du Conseil général de la Corse. Il doit fuir la Corse en 1793 avec sa mère et le reste de sa fratrie suite à l'incendie de la résidence familiale.

En France, il est  entraîné dans le sillage de son frère Napoléon qui est en pleine ascension après que ce dernier ait réussi à mater l'insurrection royaliste du 13 vendémiaire an IV (5 octobre 1795). Il gagne ainsi en importance en occupant plusieurs postes dans le gouvernement. Fin 1796, il retourne en Corse pour y rétablir l'autorité républicaine après le départ des Anglais, qui gouvernaient l'île jusqu'alors et y avaient été défaits par les Français. En 1799, il sert d'intermédiaire entre Siéyes et son frère en vue du coup d'État du 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799). Sous le Consulat, il joue un rôle majeur en dirigeant les missions diplomatiques pour conclure les traités de Lunéville et d'Amiens qui mettent fin à la guerre contre la deuxième coalition.

Il est nommé grand électeur par Napoléon lorsque ce dernier devient empereur. En février 1806, il est nommé roi de Naples après la prise de contrôle de la ville par son frère. Il devient ensuite roi d'Espagne en mai 1808. En guerre contre une résistance farouche soutenue par les Anglais, il ne réussira jamais à s'imposer à la tête du pays et en sera poussé hors des frontières après la bataille de Vitoria le 21 juin 1813. Son règne en Espagne prend officiellement fin en décembre 1813.

Au printemps 1814, il est nommé au Conseil de régence avec l'impératrice Marie-Louise lorsque Napoléon part en campagne pour défendre la France contre les alliés qui sont maintenant à l'intérieur du pays. Il ne peut ultimement empêcher la prise de la capitale Paris le 31 mars 1814. Après la défaite, il se retire en Suisse alors que Napoléon est exilé à l'île d'Elbe. Lors des Cent-Jours, il redevient grand électeur mais doit s'exiler de nouveau après la deuxième abdication de son frère. Après avoir passé plusieurs années aux États-Unis, il s'établit à Florence où il mourra en 1844. Bien qu'il soit père de fils nés hors mariage, il n'aura pas de lignée de descendants directs mâles légitimes pouvant prétendre à la succession impériale car il n'aura eu que des filles avec son épouse Julie Clary.

Charles Bonaparte est le père de Napoléon. Faisant partie de la petite noblesse corse,  il a une carrière juridique à Ajaccio. Il s'unit à la résistance corse menée par le général Pascal Paoli contre la république de Gênes, qui exerce une domination sur l'île, puis contre la France qui en fait l'achat en 1768. Lorsque la résistance est défaite par la France en 1769, Paoli s'exile en Angleterre mais  Charles Bonaparte reste plutôt dans l'île et s'y terre avec son épouse Letizia et son fils Joseph. Il finit toutefois par sortir de son refuge et endosser la présence française sur l'île. En 1778, il part pour la France en emmenant avec lui ses deux fils aînés Joseph et Napoléon. Il meurt en février 1785 à 38 ans d'un cancer à l'estomac.

Frère puiné de Napoléon. Il est député et ensuite président du Conseil des Cinq-Cents sous le Directoire. Il joue un rôle crucial dans le coup d'État du 18 brumaire an VIII lors de l'assemblée du Conseil des Cinq-Cents, tenue à Saint-Cloud. Alors que plusieurs députés jacobins sont bien déterminés à déclarer Napoléon hors la loi, il réussit en tant que président d'assemblée à gagner du temps en suspendant la séance. À ce moment-là, il sort de la salle où a lieu l'assemblée et, monté sur son cheval, encourage les soldats accompagnant Napoléon, qui devenaient hésitants, à participer au coup d'État. Son frère donne ensuite finalement l'ordre pour faire investir la salle où siègent les députés par des grenadiers dirigés par Joachim Murat. 

Lucien entretient par la suite une relation très tendue avec son frère en raison de divergences sur le plan politique et aussi au sujet de Joséphine de Beauharnais. Lorsqu'il épouse en secondes noces  en 1803 une veuve, Alexandrine de Bleschamps, après la mort en couches de sa première femme, la brouille s'installe sentre les deux frères car Napoléon est opposé à ce nouveau mariage.

Après avoir été ignoré de la liste des invités au couronnement de Napoléon en tant qu'empereur en 1804, il décide de s'établir dans les États pontificaux. En 1810, il tente de gagner les États-Unis mais est intercepté par les Britanniques et est emprisonné jusqu'en 1814. À sa libération, il retourne à Rome avant de rentrer en France en 1815 lors de la période des Cent-Jours. Il se réconcilie alors avec son frère mais reste exclu de la succession impériale parce que ce dernier n'avait toujours pas autorisé son deuxième mariage. Lors de la chute définitive de Napoléon après la bataille de Waterloo, il retourne dans les États pontificaux où il s'éteint en 1840.

Le deuxième plus jeune frère de Napoléon. Il est le père de Napoléon III qui deviendra empereur en 1852. Sous la supervision de son frère, qui est son aîné de presque dix ans, il suit une formation militaire et commence sa carrière en 1796 lors de la campagne d'Italie. En 1806, Napoléon le nomme roi du nouveau royaume de Hollande succédant à la République batave. Il dirige le pays avec une certaine indépendance de la France, ce qui irrite son frère. Il refuse notamment d'appliquer la conscription et de réduire drastiquement la dette publique du pays.

La tension entre les deux frères culmine lorsque Napoléon envoie des troupes en Hollande en 1810. Peu après, Louis abdique et Napoléon met fin au royaume de Hollande et l'annexe à la France. Louis s'installe ensuite de façon successive dans divers pays (Autriche, Suisse, Toscane) à l'extérieur de la France. Il garde un certain contact avec son frère et le rencontre une dernière fois le 23 janvier 1813 en se proposant, en vain, comme intermédiaire lors de la guerre contre la sixième coalition. Il reste à l'écart lors des Cent-Jours. Il meurt à 67 ans en 1846 à Livourne, en territoire toscan.

L'aînée des soeurs de Napoléon. Née avec le prénom Maria-Anna, elle adopte celui d'Élisa que son frère Lucien, dont elle est très proche, utilisait comme surnom. Elle est nommée par Napoléon princesse de Piombiono et de Lucques avant de se voir attribuer le titre de grande-duchesse de Toscane en 1809. Elle est très active politiquement dans la conduite des affaires de son territoire et fait preuve d'une certaine autonomie dans ce rôle, ce qui crée des tensions avec son frère.

En avril 1814 après la première abdication de Napoléon, les Autrichiens envahissent la Toscane et Élisa prend la fuite. Elle erre ensuite d'une ville à l'autre et, soupçonnée d'être impliquée dans la préparation de l'évasion de Napoléon de l'île d'Elbe, elle est emprisonnée en Autriche. Elle est libérée en août 1815. Elle fait peu après l'acquisition d'une maison à Villa Vicentina, près de Trieste, où elle mourra en 1820 des suites d'une fièvre.

Soeur préférée de Napoléon. Elle est la seule de la famille, avec sa mère Letizia, à le visiter lors de l'exil de celui-ci à l'île d'Elbe. Elle a un premier mariage en 1797 avec le général Charles Leclerc, avec qui elle a un fils, Dermide. Elle se remarie en 1803 après le décès de Leclerc. Elle perd son seul enfant lorsque celui-ci, ayant toujours eu une santé fragile, meurt à l'âge de  six ans. Pauline meurt d'un cancer du foie en 1825.

La plus jeune des soeurs de Napoléon. Épouse de Joachim Murat, un des maréchaux de Napoléon, elle est nommée grande-duchesse consort de Berg et de Clèves en 1806. Elle devient  en 1808 reine consort de Naples où elle prend part à l'administration dans plusieurs domaines, notamment en économie et en éducation. 

Elle assure la régence de Naples lorsque son mari s'absente pour participer aux campagnes de Russie en 1812 et d'Allemagne en 1813. Après la chute de Napoléon en 1815, elle doit quitter Naples et être placée en résidence surveillée en Autriche. En 1831, elle peut s'installer à Florence où elle y mourra en 1839.

Le plus jeune des  frères de Napoléon. Âgé d'à peine trois mois lorsque son père Charles meurt, son éducation est assumée par Napoléon, de seize ans son aîné. Sous l'influence de son frère, il entreprend une carrière dans la marine en 1800. En 1807, il est nommé roi de Wetsphalie.

Il participe au début de la campagne d'invasion de la Russie en 1812 mais il se retire rapidement après s'être fait reprocher à la bataille de Smolensk d'avoir laissé filer un des généraux russes les plus importants, Pierre de Bagration.  En octobre 1813 à la dissolution de la Confédération des États du Rhin, il perd le royaume de Westphalie qui en faisait partie.

En 1815, il prend part à la bataille de Waterloo. Après la seconde abdication de son frère, il s'exile et ne revient en France qu'en 1848 lors de l'instauration de la IIᵉ République.

Seul frère de Napoléon encore vivant durant le second Empire, il se voit réattribuer le titre de prince impérial par Napoléon III, qui est son neveu. Il meurt en France à 75 ans. Il est le seul parmi les Bonaparte à avoir une lignée de descendants directs mâles toujours active actuellement pouvant prétendre au trône de France, ce qui n'est toutefois pas reconnu puisque le pays n'est pas présentement sous l'autorité d'un régime monarchique 

Napoléon est né en 1768, à Ajaccio en Corse, et est le second fils de Charles Bonaparte et Letizia Ramolino. Avec son frère aîné Joseph, Napoléon est emmené par son père qui part pour la France en 1778. De 1779 à 1784, Napoléon suit successivement son instruction au collège d'Autun, au collège militaire de Brienne et à l'école militaire de Paris où il s'illustre en histoire et en mathématiques. Napoléon garde un mauvais souvenir de ces années car il était souvent la cible de railleries de ses camarades en raison de son accent — le français n'étant pas sa langue maternelle — et de ses origines modestes comparativement aux autres.

En septembre 1785, il réussit son examen de sortie d'école et intègre un régiment d'artillerie à Valence. À partir de 1786, il obtient plusieurs permissions pour retourner en Corse et en 1788 il doit soutenir le reste de sa famille après la mort de son père. Toujours attaché à sa terre natale la Corse et très critique envers la monarchie, contrairement à son père, il voit d'un bon oeil les débuts de la Révolution. Il se réjouit d'un décret de novembre 1789 de l'Assemblée nationale constituante qui réunit la Corse à la France. Cette décision met l'île sur un pied d'égalité avec le reste du territoire français, plutôt que de la considérer comme une possession sous domination française, ce qui était le cas jusqu'alors.

En 1790, lorsque la Corse devient officiellement un département français suite au décret, Pascal Paoli, le leader de la résistance corse de 1755 à 1769 contre la république de Gênes puis la France monarchique, effectue un retour dans l'île. Après un long exil de vingt ans en Grande-Bretagne, il est nommé lieutenant général.

Napoléon fait deux nouveaux séjours en Corse entre 1791 et 1793 pour soutenir Paoli envers qui il voue beaucoup d'admiration. Après l'exécution du roi Louis XVI le 21 janvier 1793, Paoli, jusqu'ici partisan de la Révolution, devient de plus en plus critique envers la Convention car il estime qu'elle se détourne des idéaux révolutionnaires mis de l'avant quatre ans plus tôt. La relation entre Napoléon et Paoli s'envenime également et atteint un point de rupture en février 1793 après une expédition ratée en Sardaigne, qui est alors un royaume faisant partie de la coalition contre laquelle la France est en en guerre. Par la suite, Paoli est déclaré « ennemi du peuple » le 2 avril 1793 par la Convention. 

Avec le soutien de la Grande-Bretagne, Paoli fait alors passer une partie de la Corse sous sa domination et procède à une purge des opposants à son autorité, ce qui inclut les Bonaparte, dont la maison est incendiée le 24 mai 1793 par des partisans paolistes. Napoléon et le restant de sa famille quittent ainsi l'île de façon définitive et s'installent en France. Les Britanniques écartent ensuite Paoli et prennent le contrôle de la Corse jusqu'en octobre 1796 alors qu'elle sera reprise définitivement par les Français.

La notoriété de Napoléon débute durant la période montagnarde de la Convention lorsqu'il joue un rôle important pour mettre fin au siège de Toulon le 18 décembre 1793. Il se distingue davantage par la suite lors de la Convention thermidorienne en réprimant l'insurrection royaliste du 13 vendémiaire an IV. Il gagne en puissance et en prestige durant la période du Directoire avec les campagnes d'Italie et d'Égypte, avant de procéder au coup d'État du 18 brumaire an VIII qui marquera le début de sa fulgurante ascension au pouvoir. Il se couronnera lui-même en tant qu'empereur des Français le 2 décembre 1804. 

Issue d'une famille italienne, Maria-Letizia Ramolino est la mère de Napoléon et l'épouse de Charles Bonaparte. Elle est enceinte de Napoléon lorsqu'elle accompagne son mari en retraite à l'intérieur de l'île après la défaite contre la France en 1769. Elle met au monde en tout quatorze enfants dont huit atteindront l'âge adulte. En 1793, elle quitte la Corse avec ses enfants pour la France afin d'assurer sa sécurité et celle de sa famille suite à l'incendie allumé volontairement à la résidence familiale par des partisans paolistes.

Austère et très religieuse, elle a une relation glaciale avec sa belle-fille Joséphine de Beauharnais qui a au contraire un caractère assez excentrique. En raison de ces tensions, elle n'assiste pas au couronnement de son fils en tant qu'empereur en 1804. Lorsque Napoléon s'exile à la fin de son règne, elle gagne les États pontificaux à Rome, où elle mourra plusieurs années plus tard en 1836, à 85 ans.