En tant qu'époux de Caroline, une des soeurs de Napoléon, Joachim Murat est aussi le beau-frère de celui-ci. Militaire de carrière, il fait la connaissance de Napoléon lors de la répression de l'insurrection royaliste du 13 vendémiaire an IV (5 octobre 1795) et sera ensuite à ses côtés dans la plupart des grandes batailles où il s'illustrera par ses talents de cavalier. Vaniteux et extravagant, son caractère flamboyant se mesure à une réputation de bravoure qu'il se gagne par ses charges de cavalerie sans retenue. Tutoyant régulièrement la mort en se postant en première ligne lors des combats contre l'ennemi, celle-ci ne le laisse pourtant jamais entrer dans son intimité.
Après avoir fait partie du groupe qui raccompagnait Napoléon pendant la campagne d'Égypte, il joue un rôle majeur lors du coup d'État du 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799) en menant un groupe de grenadiers dans la salle du Conseil des Cinq-Cents pour mettre fin à l'assemblée. En 1804, lors du début du premier Empire, il est nommé maréchal. Après la bataille d'Austerlitz, il est nommé grand-duc de Berg et de Clèves en 1806. En 1808, il dirige le début de l'occupation espagnole par la France et est nommé plus tard la même année roi de Naples en succession de Joseph, frère aîné de Napoléon qui lui, est désigné roi d'Espagne.
Au début de 1809, lorsque son nom est mentionné dans une correspondance entre Fouché et Talleyrand comme hypothétique successeur de Napoléon dans le cas où celui-ci devait mourir, ses relations avec l'empereur se refroidissent. Celles-ci continueront de se détériorer par la volonté de Murat de diriger son royaume de façon indépendante alors que Napoléon le percevra plutôt comme un exécutant de ses ordres.
Dans ses nouvelles fonctions de roi de Naples, Murat termine l'opération entreprise par son prédecesseur pour abolir la féodalité et procède à plusieurs réformes, dont l'introduction du code Napoléon. En 1812, il participe à la campagne de Russie et prend en décembre la relève de Napoléon aux commandes de la retraite de l'armée lorsque ce dernier part précipitamment pour la France. En janvier 1813, il laisse à son tour l'armée et remet les commandes de celle-ci à Eugène de Beauharnais. Il retourne alors à Naples pour négocier en secret une alliance avec l'Autriche, un des États en guerre contre la France.
Même s'il est courant des entretiens de Murat avec ses ennemis et malgré les rapports tendus qu'il a avec lui, Napoléon le rappelle pour prendre part à la campagne d'Allemagne en août 1813. Murat s'illustre lors de la victoire française à Dresde mais quitte de nouveau l'armée en octobre 1813 après la défaite de Leipzig. Désireux de sauver son royaume de Naples, il signe en janvier 1814 un traité d'alliance avec l'Autriche, qui sera toutefois de courte durée suite à la première abdication de Napoléon.
Bien qu'il soit encore roi de Naples à ce moment-là, le maintien de son titre est fragilisé par les tractations lors du congrès de Vienne pour un retour du roi qui était en poste avant la prise de contrôle par Napoléon en 1806, Ferdinand IV, de la maison des Bourbons. Lors des Cent-Jours, il déclare la guerre à l'Autriche mais il est défait le 2 mai 1815 à la bataille de Tolentino, après quoi il s'exile en Provence. Le royaume de Naples est alors réattribué à Ferdinand IV.
Murat doit s'exiler de nouveau pour se diriger en Corse après de la seconde abdication de Napoléon. De là, il se dirige vers la Calabre pour débarquer avec des partisans le 8 octobre 1815. Son but est de tenter de récupérer son royaume mais il est accueilli par une foule hostile qui le capture et il est mis en prison. Après un procès sommaire, il est condamné à mort et fusillé le 13 octobre 1815.